BAMAKO
17/01/06 – 25/01/06
18/01 : Aéroport de BAMAKO - SENOU
Lucie et moi avons quitté Paris hier à 19h55. La France, pays de lumières : les villes, les routes, les villages, les voitures… Le voyage se passe bien. Manque de place et d’occupations, nombreuses turbulences mais bon… Six heures plus tard quelques taches de lumière apparaissent ça et là. Le noir partout autour. La lune est presque pleine. C’est beau ! Ca sent le calme. Puis d’autres taches de lumières, plus denses cette fois. Bamako !
Sortie de l’avion. 22° au sol. Une chape douce et prenant se pose sur nous. Des odeurs encore inconnues. Le début du voyage ! L’effervescence des gens. Les douanes, les porteurs, les taxis, les sacs de voyage énormes… et Marianne qui nous saute au cou avec son plus beau sourire. La joie immense des retrouvailles. Qu’elle est belle avec sa tenue malienne verte et violette. Elle n’a pas changé. Puis vient Adrian. Méconnaissable ! Les cheveux longs en catogan, une chemise ample et un grand sourire. Nous attendons ses parents, sa tante et ses deux cousines qui étaient dans le même avion que nous. Marianne ne nous l’avait pas dit. Nous faisons aussi la connaissance de Nafanga, frère aîné de Marianne.
Après avoir déposé les parents de Adey dans un superbe hôtel au fond d’un terrain un peu glauque, nous arrivons dans le quartier Mali de Bamako. Les rues sont désertes. Un calme relatif règne encore à cette heure tardive. Lucie, Marianne et moi sommes dans la grosse voiture de Marianne (et ça papote, et ça papote…). Nous arrivons enfin à côté d’un autre terrain vague. Là, la maison des parents de Marianne s’offre à nous (repeinte récemment en jaune et orange). 1er étage : peu meublé, les murs repeints en blanc un peu cassé, un carrelage qui semble avoir déjà vu de nombreux pieds. La maison a son histoire.
Après une visite sommaire des lieux, nous allons nous coucher. Un premier réveil se fait entendre à 4h du matin : l’appel de la mosquée ! Nous sommes en Afrique ! Après quoi, la nuit fût courte.
Réveil pour la Savarine (traitement anti-palu). Et là tout s’enchaîne : Bamako, ville rouge et verte, en travaux perpétuels où tout le monde bidouille. Rouge, la terre ; verts, les arbres, nombreux en ville ; des maisons jamais finies, des camions et motos laissés là en attente de quelque pièce de moteur ou d’une roue ; les maliens qui marchent, trafiquent, bricolent ; des enfants qui n’attendent que d’être pris en photo et leur éternel refrain « toubabou, toubabou, toubabou… ». Le sourire des enfants…
Nous visitons un peu la ville, voyons passer le président en voiture, profitons de la présence de chanteuses. Nous parlons anglais, espagnol, français (Marianne pousserai le vice à nous parler Bambara s’en même s’en rendre compte :p). Il fait chaud. Les odeurs nous submergent. Les bonnes et les moins bonnes : les fleurs, les fruits, les quartiers plus pauvres… La vie ! Les mains rouges de poussière. Les arbres rouges aussi.
Et ce soir partage d’une bière entre européens et locaux (discutions autour de Bamako et du pays Dogon, des activités de chacun…). Un moment bien agréable.
20/01 : Mariage civil du 19/01
La journée d’hier a été exceptionnelle. Après avoir attendu longtemps que chacun soit prêt à partir, nous sommes tous allés faire faire des vises pour les anglais. Puis nous prenons la direction du marché artisanal. Là, on y trouve du monde partout, des échoppes remplies de bois sculptés, de bijoux, de peaux tanées, de sandales, d’instruments de musique… Chacun s’occupe à fabriquer ce qu’il vend et à vendre ce qu’il fabrique.
Les odeurs se mélangent. La terre est rouge, submergée de déchets divers (sacs plastiques, épluchures, morceaux de bois…). Nafanga et Ernest (l’autre frère de Marianne) marchandent pour nous. Les prix des colliers passent de 30 000 francs CFA à 6 000 francs CFA les trois, les instruments de 25 000 à 8 000 francs CFA… C’est amusant de les voir faire. Nous nous essayerons un peu plus tard à cet art.
Après un petit tour, retour à la maison où un couscous nous attend. Marianne n’est pas avec nous. Elle se prépare pour la cérémonie de mariage civile. A 16h, nous partons pour la mairie. Petite cérémonie dans une petite salle avec les amis et les proches. Les parents de Marianne ne sont pas là : ils gardent la maison pour accueillir les invités. Marianne a un tailleur blanc cassé. Elle est très belle. Adey a un pantalon noir et une chemise blanche. Il est très nerveux.
Les motifs exécutés sont superbes et varient d’une personne à l’autre. Trois heures plus tard, chacune d’entre nous admire le travail réalisé et compare avec ses propres mains.
21/01 : Des rajouts plein les têtes
Nous avons encore passé une journée exceptionnelle hier. Réveil à 9h, petit déjeuner, puis direction la ville. Il y avait Emma, Wil, Rocio et Jordie (plus Caro, Lucie et moi). Les taxis dans lesquels Marianne nous a fait monter nous dépose à proximité de la cathédrale. Direction le marché artisanal. Nous voulons tout voir et commençons par les tissus où nous passons un certain temps. Les couleurs des basins et des cotons sont superbes et me font rêver (une pensée pour les mariages de cet été).
21/01 : Mariage religieux
22/01 : Cérémonie traditionnelle… vue d’en haut.
23/01 : l’APAF (Association pour l’Aide aux Familles). Madame Urbain DEMEBELE, une grande dame !!!
Un jeune de 21 ans, battu par son père, rejeté par sa famille, nourri de restes. Il a l’air abattu et nous raconte qu’il a dû emprunter l’équivalent de 37€50 à Mme DEMBELE pour une année d’études. Il croit en l’APAF.
Une femme de 50 ans, ridés, cachectique, l’air triste, mère de famille, rejetée par son mari. Elle cherche un emploi mais ne peut travailler en cuisine car elle doit s’occuper de ses enfants.
Une fille mère de 17 ans, un petit garçon de deux mois pendu à son sein décharné. Violée par son employeur, elle ne peut retourner au village où elle serait reniée par sa famille. Le petit est très calme. Pourtant, on sent la détresse dans la pièce. Deux solutions s’offrent à elle : le trottoir ou l’APAF.
24/01 : Une dure décision…
Je pourrai parler des réclames sur les murs (jus de fruits, bouillon Maggi…), des inscriptions écrites tant bien que mal : « défense d’uriner : 3 000 francs CFA » ou un peu plus loin : « défense diruner : 7 000 francs CFA).
Le bruit est une constante à Bamako, jour et nuit, les activités de chacun, les voitures, les motos… C’est impressionnant.
Le parfum des femmes qu’elles concoctent elles-mêmes et font brûler dans un encensoir. Puis elles posent directement leurs vêtements sur le pot fermé. La fumée parfume fortement les habits. Ainsi les hommes dans la rue s’extasient et peuvent dire « ça sent la femme ».
J’aurai aussi souhaité vous parler de Marianne et de ce qu’elle m’a raconté sur l’école où elle a passé son Bac, sur ce qu’elle vit dans son travail… Je vous laisse la contempler en photo, au bras de son mari Adrian. C’est le plus beau témoignage d’eux !
2 Comments:
Comme tu dis, il y a vraiment des pays qui valent le coup...Bien sur que tu y retourneras,on te connait suffisamment bien pour le savoir...Les couleurs,les visages,les odeurs et les experiences, bonnes, mauvaises, passées ou à venir,comme autant de cordes en plus à ton arc.
merci pour cette promenade colorée au MALI, tout cela donne vraiment envie d'y aller, surtout pour voir Marianne qui est formidable; une illustre inconnue jocelyne
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